Les facteurs conjoncturels (inflation, guerre en Ukraine, crise énergétique, etc.) nous conduisent à questionner la perspective d’une exigence de sobriété, et à l’étendre au-delà de l’énergie, de l’eau ou encore du foncier.
En donnant écho aux expériences des entreprises 🏭 qui explorent cette sobriété sur leur chaîne de valeur et en sollicitant un champ diversifié de sources et de connaissances, une étude prospective parue en juin 2023 contribue à la recherche de solutions pragmatiques par les entreprises dans leur quête de soutenabilité. Dans tous les aspects de la chaine de valeur :
Conception et design
Approvisionnement
Production
Emballage, conditionnement, stockage
Logistique aval / Transport
Marketing / Publicité
Usage / Consommation
Relation client et service après-vente
Réparation, recyclage et rebut
Le groupe Nexans fait la démonstration que « plus vous réduisez votre complexité, avec moins de clients et de produits, tout en vous recentrant parallèlement sur les clients les plus porteurs pour votre avenir, plus vous générez de profit (…) »
La réduction du nombre de volumes ou de clients peut avoir des vertus sur tous les maillons de la chaîne de valeur. « Savoir renoncer à des ventes, proposer le juste nécessaire, est source de performance. Car la fidélité du client qui en résulte, ce sont des frais de marketing en moins”.
Si des entreprises démontrent que sobriété et rentabilité sont compatibles, d’autres vont plus loin en démontrant qu’il est possible d’être profitable sans croissance, ouvrant la porte à des approches comme la post-croissance ou l’a-croissance.
On se rapproche ici des modèles d’affaires stationnaires (“steady-state business models”) remis à jour par Herman Daly à partir du concept d’état stationnaire (“steady-state economy”), c’est-à-dire des modèles à croissance nulle qui rompent avec le “croître pour croître”.
Pour l’heure, les entreprises françaises qui renoncent à croître sont assez rares : 1 % des dirigeants d’entreprise en moyenne. Mais le fait de participer à une dynamique collective change la donne : sur les 150 entreprises qui ont participé à la première Convention des Entreprises pour le Climat (CEC), 20 à 30 % envisageaient des renoncements.
L’innovation frugale (Jugaad ou système D) est une approche qui consiste à faire plus avec moins, « autrement dit, à utiliser leurs ressources limitées pour développer et commercialiser des produits performants, en adéquation avec les besoins et valeurs des consommateurs » (Place à l’innovation frugale, Ethical Minds).
Les technologies peu intensives (“Low-Tech”) sont des technologies utiles, abordables par tous et portant une perspective plus durable. Elles privilégient la simplicité et la durabilité, la fabrication locale ainsi que les techniques traditionnelles ou anciennes. L’Ademe a identité 4 types d’obstacles au déploiement des “Low-Tech” : réglementaire, culturel, économique et sémantique) auxquels il convient d’ajouter les réticences liées à l’utilisabilité.
Pour faire le point sur les constats actuels, les freins et les perspectives, parcourez l’étude prospective de juin 2023 éditée par la CCI de Paris :
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